Pour mémoire, un conflit, basé sur la dégradation des relations sociales liée aux mauvaises conditions de travail et des revendications salariales entre la direction de la SUCOMA et le personnel perdure depuis des mois. Au fil du temps, les rancoeurs se transforment en ressentiments anti-chinois, et finissent par éclater en échaufourées. En décembre 2014, les frustrations tournent au pillage et les colères en affrontements avec les forces de l'ordre. Bilan : six morts, plusieurs blessés, une usine desossée, des hangars saccagés, une direction chinoise traumatisée et exfiltrée par avion, et des relations diplomatiques sino-malagasy tendues.
Si pour beaucoup de malgaches "l'affaire SUCOMA" est devenue le symbole de la contestation populaire contre la main-mise des entrepreneurs chinois sur le pays, la fermeture de l'usine, elle, a provoqué la ruine de l'économie sucrière, la destruction du seul outil industriel de la région et la perte de milliers d'emplois, laissant ainsi des familles entières sans ressources.
Ainsi que l'a souligné le Ministre NOURDINE " le développement économique est l’affaire de tous, et chacun est appelé à prendre ses responsabilités et ce à tous les niveaux. (....) Ce seront les conditionnalités pour que cette industrie puisse redémarrer.»
La réouverture prochaine des installations de la SUCOMA est le fruit de longues et difficiles négociations, démarées en mai 2014 entre les autorités malagasy et la société chinoise. Rappellons que cette dernière avait réclamé à l'Etat près de 80 millions d’euros d'indemnisation et de dédommagements, demandes classées sans suite. D’après l'évaluation des experts chinois, la réhabilitation de l’outil nécessitera un investissement estimé à au moins 50 millions de dollars.
Outre le redémarrage du complexe sucrier, la coopération sino-malagasy dans la région entend se renforcer, notamment dans les secteurs du tourisme et de l’énergie.