Qui est Ingrid ELISABETH ?
Je suis née à Morondava, où j'ai vécu jusqu’à l’âge de 17 ans. Après avoir obtenu mon baccalauréat au lycée des sœurs de l’Immaculée Conception, je suis rentrée à l’Ecole des Métiers et Arts Plastiques de Tana, car je souhaitais devenir architecte d’intérieur.
Comment s'est passée votre adaptation à la ville fourmilière et tentaculaire qu'est Tana ?
Un changement de vie n'est jamais simple, surtout lorsqu’on arrive d'une petite ville, où tout est mora-mora et farniente. Mais, je me suis dit qu'il valait mieux considérer cette étape avec philosophie et comme une opportunité à saisir.
On dit souvent que la réussite n'est jamais une ligne droite et qu'il faut savoir être là où elle se trouve. De mon côté, j'étais bien déterminée à profiter de toutes les rencontres et opportunités que la capitale pouvaient m'offrir, afin d'en tirer le meilleur parti.
Vous avez finalement choisi la mode, plutôt qu'architecture d’intérieur. Qu'est ce qui a fait pencher la balance ?
J’ai toujours été attirée par les arts créatifs en générale et la mode en particulier. Mon père, qui avait été tailleur, réalisait des vêtements sur mesure. C'est un travail d'artisan, de patience et de minutie lié à un sens de l'esthétisme. Je pense avoir hérité un peu de ces qualités (rires). Et puis, il y a que j'adore les tissus ! J'aime évaluer leur texture et leur tomber ; imaginer le drapé d'une mousseline de soie, la tenue des plis d'une robe de cocktail en taffetas, le fluide d'un pantalon en crêpe georgette, visualiser le tailleur qui flattera une silhouette ou le pan asymétrique d'une veste... Bref, pour moi le tissu est une grande source d'inspiration et très souvent le point de départ d'une création.
Enfant, je piquais les draps de la maison pour en faire des pantalons, au grand damn de ma mère. Adolescente, ma passion pour la mode s'était affirmée, une vraie fashionesta ! On me demandait souvent mes adresses shopping, alors qu’en réalité je créais et fabriquais moi-même la plupart de mes vêtements. Et, c’est ainsi que de fil en aiguille, encouragée et soutenue par mon entourage, l’idée de me lancer vers la création de vêtements s’est insinuée.