Deux projets majeurs ont fait l’objet d’une réflexion collective puis de demandes de subventions :
1°) Projet dans le cadre de la coopération décentralisée avec le Conseil Régional de la Réunion
- En juin 2016 a été déposé un projet d’aménagement intégré et durable du littoral côtier de Morondava face au défi du changement climatique.
Quels sont les éléments argumentant ce projet ? :
On l’a vu , le constat n’est pas nouveau , dès 1914 l’érosion côtière est déjà documentée, consécutive à la fois aux actions anthropiques et aux phénomènes naturels . Les travaux réalisés par la suite : élargissement de l’anse de la presqu’île de Bétania, dérivation du canal, urbanisation progressive du littoral etc...ont aggravé la situation puisqu’il est relevé que depuis 1951, sur certains secteurs, la ville a reculé de 200 à 400 mètres.
Au fil du temps,des travaux ont été entrepris pour tenter de limiter ces dégâts :
Etablissements d’épis sur le front de mer, pose récentes de gabions et de palplanches de protection. Avec des résultats tangibles certes, mais néanmoins fortement perturbés par les cyclones successifs, les pluies abondantes et les fortes marées, qui ont repris inéluctablement du linéaire côtier.
Ces aménagements artificiels ont par ailleurs aussi favorisé la colonisation du littoral et, en conséquence, l’accentuation de la pression urbaine sur un milieu déjà sensible.
Le contenu du projet :
Partant du Sud au Nord, soit de la plage de Morondava, puis celles des Bougainvilliers, le quartier d’Avarodrova jusqu’à la plage de Kimouny, le projet porte idéalement sur un linéaire côtier d’une dizaine de kilomètres, mais demeure phasé dans un premier temps sur 2.800 m de littoral, avec une priorité d’action sur 1.500 m.
Il comporte deux objectifs :
- Diminuer et encadrer la pression de la concentration d’usagers sur la bande côtière.
- Aménager de façon intégrée le linéaire côtier.
Sur la base des 3 volets du développement durable :
- Environnemental, en préservant les zones vulnérables du littoral par des compléments d’aménagements contre l’érosion, par la revégétalisation de certains secteurs de la côte pour opposer une résistance au vent et fixer le sable des dunes, par la création d’un sentier littoral. Le tout en conservant la biodiversité et les potentiels biologiques marins côtiers.
- Économique, en sécurisant les investissements déjà réalisés, en établissant des conditions pérennes de développement d’hébergements hôteliers, des petits commerces de restauration, de la pêche (et notamment pour le village des pêcheurs ), du tourisme, du résidentiel etc...
- Social , en aménageant des zones d’accueil du public, toilettes sèches, parkings etc. « Des mesures d’accompagnement sont également envisagés (programme d’éducation environnemental, SIG littoral, travaux collectifs, renforcement des capacités,...) afin d’inscrire la démarche dans un cadre responsable, participatif et durable. » (source plaquette FICOL).
2°) En septembre 2016 a été bâti un projet complémentaire sur la protection du littoral contre l’érosion côtière dans le cadre de l’appel à projets Climat II lancé par le Ministère des Affaires étrangères et la COP 21.
Ce projet a été retenu par une labellisation lors de la COP 22 tenue à Marrakech en novembre 2016. Soutenu par le Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International et le Ministère de l’Energie, de l’Environnement et de la Mer, dans le carde de la coopération décentralisée. Il répond à la catégorie "Risques côtiers et gestion des alertes’’.
Contenu du projet : On l’a vu plus haut, en période cyclonique toutes les zones urbaines voisines du niveau zéro sont sujettes à inondations et le seront plus encore à l’avenir, porteuses d’épidémies et de désagréments majeurs pour la population.
Une des raisons de ces envahissements relève des actions anthropiques entreprises depuis des années et dont les corrections ne sont plus apportées notamment par les travaux d’entretien courant des lits des rivières encombrés d’alluvions, de sables et de débris naturels charriés par le courant.
Il a donc été envisagé de procéder méthodiquement, par villages, au nettoyage des cours d’eau par curage et faucardage, au désengagement des piles de ponts, remise en état des radiers etc. par les habitants eux mêmes, moyennant mise à disposition de matériel et de nourriture et sous la direction d’un maître d’œuvre ; soit, en fait, « à remettre en état le réseau hydrographique du bassin versant amont, lequel joue un rôle de stabilisateur côtier. En effet, celui-ci fournit en sédiments le cordon dunaire tout en limitant les impacts des inondations liées aux débordements des rivières sur la ville. » (source plaquette FICOL).
En parallèle, le dragage des boues portuaires de façon à rendre accessible les quais du port, est en cours d’évaluation.